Après l’anniversaire des 40 ans de l’ENSICAEN, le Laboratoire de Physique Corpusculaire se prépare à célébrer ses 70 ans. L’occasion pour les membres du personnel et les partenaires du LPC de revenir sur plusieurs décennies de recherche sur l’infiniment petit.
Créé en 1947 par le Professeur Scherer, le LPC est une unité mixte de recherche (UMR 6534) dépendant de 3 tutelles : l’ENSICAEN, l’Université de Caen- Normandie et le CNRS/IN2P3. Situé sur le campus 2 de Caen (campus Côte de Nacre), ce laboratoire se consacre à l’étude des propriétés des forces mises à l’œuvre dans les noyaux atomiques afin de comprendre la formation des noyaux (nucléosynthèse) ainsi que les lois qui les régissent (Big Bang et Modèle Standard de la physique des particules).
La recherche fondamentale du LPC est centrée sur les noyaux fortement instables par leur contenu, comme les noyaux exotiques produits notamment au GANIL grâce à l’installation SPIRAL1 et prochainement SPIRAL2, et instables par excitation (densité et température) comme dans la nucléosynthèse stellaire et les supernovae. Les physiciens étudient les interactions fondamentales, et plus particulièrement l’interaction faible (décroissance bêta), par l’intermédiaire de l’étude du neutrino, particule furtive, dont la masse n’a toujours pas été mesurée à l’heure actuelle.
En recherche appliquée, le laboratoire travaille dans le cadre de la physique des réacteurs et des solutions innovantes dans ce domaine, notamment dans le cadre des projets GUINEVERE (réacteurs nucléaires hybrides combinant un accélérateur de particules et un cœur de réacteur nucléaire) et ARCHADE (centre de ressources pour le traitement par hadronthérapie pour une nouvelle possibilité de traitement des cancers, en plus de la radiothérapie, la chirurgie et de la chimiothérapie actuelles) et développe également des dispositifs pour la nouvelle installation SPIRAL2 du GANIL à Caen (un nouvel accélérateur unique au monde dédié à la production de faisceaux intenses de noyaux exotiques).
Les chercheurs du LPC se démarquent régulièrement par leurs projets et rencontrent un vif succès, comme le peuvent l’attester la place en finale nationale du Concours MTS180 de Valentin Pestel, qui explique le neutrino de manière ludique et abordable (à suivre le 13/06 à Paris) ou les nombreuses publications ces dernières semaines consacrées à l’hadronthérapie.
Unité Mixte de Recherche sous tutelle ENSICAEN, UNICAEN et CNRS/IN2P3, le laboratoire compte 80 membres dont 12 chercheurs CNRS, 17 enseignants-chercheurs, 38 ingénieurs, techniciens et administratifs et 13 doctorants et post-doctorants.
Partenariats
Les études sont menées auprès d’accélérateurs de particules comme le GANIL à Caen, le Laboratoire National du Sud à Catane en Italie, ISOLDE au CERN à Genève en Suisse, RIKEN près de Tokyo au Japon, ou encore TRIUMF à Vancouver au Canada. Le Laboratoire est également impliqué dans les études liées aux tests du modèle décrivant les particules élémentaires, appelé le Modèle Standard. A noter également, les collaborations SuperNEMO (nature du neutrino au Laboratoire souterrain de Modane en France), LPC Trap (décroissance bêta au GANIL à Caen), nEDM (moment dipolaire électrique du neutron au PSI à Zurich en Suisse) ou encore plus récemment SoliD (oscillation des neutrinos à Mol en Belgique).